Corum Life a dévoilé la performance de son fonds en euros. Lancé en juillet, il a profité du contexte de taux élevés. Jusque-là, c’est la meilleure performance annoncée dans l’univers des fonds à capital garanti pour 2023. Quelle est sa recette pour battre le Livret A ?
C’est ce qu’on appelle avoir le sens du timing. Lors de son lancement le 3 juillet dernier, le fonds en euros Corum EuroLife avait pour objectif en 2023 de faire mieux que le Livret A – qui rapporte 3 % depuis le 1er février. La promesse est donc tenue puisque Corum EuroLife a réalisé une performance « annualisée » (car il y a seulement 6 mois de performance) de 4,45 %. Ce taux est net de frais de gestion (0,6 %) et avant prélèvements sociaux et fiscaux, a annoncé Amandine Lezy, directrice générale de Corum le 11 janvier lors de la présentation du bilan des produits de la gamme Corum L’Epargne.
Le spécialiste de la pierre-papier a fait le choix d’attendre la remontée des taux pendant plusieurs années avant d’intégrer un fonds en euros dans son offre. Auparavant son assurance-vie était dotée à 100 % d’unités de compte avec principalement des SCPI et des fonds obligataires maison.
Alors que les poids lourds de l’assurance-vie ont commencé à dévoiler des rendements en très forte hausse en 2023 pour leurs fonds en euros, « c’est le meilleur taux annoncé jusque-là », relève Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money. Comment expliquer le niveau de rendement de Corum EuroLife ?
Un lancement au bon moment.
Le fonds est parvenu à surfer sur la nouvelle donne obligataire. « Corum EuroLife partait d’une feuille blanche et avait toute latitude pour constituer son portefeuille et profiter de l’environnement de taux d’intérêt élevés en 2023, un contexte favorable aux obligations dont il est majoritairement composé », a indiqué l’assureur.
Pour mémoire, le fonds est composé pour environ de 80 % de produits peu risqués, à savoir des emprunts d’Etats européens ou des titres émis par les sociétés bien notées de catégorie « investment grade » (c’est-à-dire à faible risque).
Pour les 20 % restants, il investit dans des obligations européennes à haut rendement mais aussi dans les SCPI Corum. Ces dernières ont d’ailleurs affiché une belle résistance l’an dernier dans un marché de la pierre-papier chahuté par le retournement du cycle immobilier . « Ce fonds va continuer de performer jusqu’à son dénouement ! », pointe Cyrille Chartier-Kastler.
100 % de la performance redistribuée aux épargnants.
L’autre moteur de la performance tient à la politique de redistribution des gains générés par l’épargne placée dans le fonds. « Chez Corum Life nous avons décidé de reverser 100 % de la performance du fonds euros à nos épargnants », a expliqué Amandine Lezy.
Corum Life a ainsi fait de choix de reverser intégralement (à l’exclusion des frais de gestion) et immédiatement aux épargnants, les gains du fonds. Sans qu’une partie soit conservée par l’assureur, ou mise en réserve pour 8 ans comme c’est souvent le cas.
« L’assureur n’est jamais tenu de reverser toute la performance de son fonds euros. La part minimum que les assureurs doivent verser c’est 85 % du résultat financier » rappelle Amandine Lezy.
Corum Life a toutefois indiqué avoir alimenté son niveau de provision pour participation aux bénéfices (PPB) en piochant dans les résultats financiers de Corum Life. « Comme on commence, on n’a pas de réserve. C’est donc l’assureur Corum Life qui a décidé de prendre sur son résultat pour doter la provision de participation aux bénéfices qui représente 0,5 % des encours du fonds », a-t-elle précisé.
Pas plus de 25 % des encours.
A noter que la principale limite de ce contrat est liée au plafonnement de la part du fonds Corum EuroLife. Elle ne peut en effet pas dépasser 25 % de l’épargne investie dans le contrat d’assurance-vie. Autrement dit cela signifie que vous ne pourrez pas avoir plus d’un quart de vos encours sur le fonds en euros.
Le reste de l’épargne peut être réparti, « à la carte » en gestion libre ou « au menu » selon l’une des six formules proposées au sein des différents contrats Corum Life, entre les 10 unités de compte « maison » disponibles (SCPI, fonds obligataires d’entreprises, et fonds verts et solidaires). Une façon de limiter les encours sur la partie euros ce qui facilite évidement la gestion et permet de doper les performances.
Source : Krystèle Tachdjian, Les Echos.