18 février 2023

Epargne : 4 bons placements pour des mineurs

Comment placer l’argent des enfants reçu, par exemple, à l’occasion des fêtes de Noël ? La palette des possibilités est large, mais le spectre se resserre lorsqu’il faut conjuguer sécurité, disponibilité et rendement.

Mettre de l’argent de côté régulièrement pour ses enfants ou petits-enfants mineurs n’est pas un acte anodin. Car, à l’image de la constitution du patrimoine d’une personne majeure, cela nécessite une réflexion quant aux objectifs poursuivis (création d’un petit pécule à usage d’argent de poche, financement des études ou du permis de conduire, achat d’un bien immobilier…) afin de trouver les placements les plus adaptés.

D’autant que « l’éventail de solutions est vaste », indique Fabienne Amblard-Larolphie, directrice du développement du marché des particuliers pour le réseau Caisse d’Epargne. « A l’exception de certains produits comme le PEA [plan d’épargne en actions] , le LEP [livret d’épargne populaire] ou encore le LDDS [livret de développement durable et solidaire] qui leur sont interdits, les épargnants mineurs ont autant de choix que les adultes. »

1. Les livrets, placements « tirelires »

Sans risque, sans frais, pas ou peu fiscalisés et, surtout, disponibles à tout moment, les livrets réglementés sont les produits de base du patrimoine de tout mineur. A commencer par le Livret A, accessible dès la naissance. « Il s’agit souvent du premier réflexe des parents, et c’est somme toute assez logique, reconnaît Jean-Baptiste Roudillon, directeur de l’épargne chez LCL. Car, c’est un compte épargne qu’il est possible d’alimenter à son gré pour constituer une petite trésorerie à l’enfant, mobilisable rapidement en cas de besoin ».

Avec un plafond de dépôt de 22.950 euros et un taux d’intérêt, à l’heure actuelle, de 2 % nets, ce ‘classique’ incontournable de l’épargne est donc à utiliser dans une optique de court terme sans quête de performance. Il en va de même pour le livret Jeune, réservé aux plus de 12 ans et dont les versements maximums sont pour leur part limités à 1.600 euros. Motif ? Même si celui-ci est généralement mieux rémunéré que le Livret A – son taux est librement fixé par les établissements bancaires sans pouvoir être inférieur à celui de son ‘grand frère’ – l’un comme l’autre ne rapporte en réalité aujourd’hui pas plus qu’une simple tirelire.

« Au regard de l’inflation actuelle, le rendement réel de ces deux placements s’avère négatif. Compte tenu de cette érosion de la valeur de l’argent, il apparaît donc d’autant plus important de ne pas y placer de trop grosses sommes », note Tommy Pierre Pollet, responsable de l’offre financière de Selexium.

Quant au compte épargne logement (CEL), s’il peut lui aussi jouer ce rôle dévoyé de tirelire grâce à sa garantie en capital et sa souplesse en matière de retrait, il apparaît actuellement comme la solution épargne à éviter pour les mineurs. La fiscalité est pénalisante car les intérêts issus d’un CEL ouvert à partir de 2018 sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. En outre, son rendement, particulièrement faible (1,25 %), n’est pas concurrentiel.

2. L’assurance-vie, placement pour l’avenir

Pour des projets nécessitant davantage d’épargne, rien de mieux que des placements de long terme offrant, de par leur prise de risque plus élevée, un potentiel de performance accru. En la matière, l’assurance-vie constitue un choix idéal dès la naissance, juge Jean-Baptiste Roudillon. « Cette enveloppe donne la possibilité de mettre en place une stratégie adaptée afin de piloter le niveau de risque pris pour créer du rendement. Le tout, en bénéficiant d’une fiscalité attractive sur les retraits, une fois passé le huitième anniversaire du contrat. » Et c’est là que l’âge de l’enfant entre en jeu, souligne Tommy Pierre Pollet.

« Plus celui-ci est jeune au moment de l’ouverture du contrat, plus il faut aller chercher du dynamisme avec des supports en unités de compte orientés sur des marchés actions ainsi que l’achat de parts de SCPI. A l’inverse, plus il approche de sa majorité, plus il faut sécuriser progressivement le capital acquis en le basculant vers des fonds en euros. » Il pourra ainsi piocher dans cette cagnotte pour financer un projet.

Mais pour que ce type de placement atteigne son objectif, faut-il encore que l’enfant puisse disposer des fonds ainsi placés sur le contrat sans attendre d’être déjà bien installé dans la vie. Pour cela, mieux vaut ouvrir le contrat non pas au nom de l’adulte qui l’alimente – le mineur, désigné comme bénéficiaire, doit alors attendre le décès du souscripteur pour percevoir le capital constitué pour lui – mais à celui de l’enfant lui-même.

« Quitte, pour sécuriser le parent ou grand-parent à l’origine des fonds, à y ajouter un ‘pacte adjoint’ prévoyant une clause d’inaliénabilité temporaire. Ce pacte permet aux parents ou aux grands-parents de fixer l’âge, entre 18 et 25 ans, auquel l’enfant pourra bénéficier librement du capital », précise Fabienne Amblard-Larolphie.

3. Le plan épargne retraite pour un projet immobilier

Si l’objectif qui sous-tend la constitution de ce patrimoine est en revanche davantage tourné vers l’immobilier – autrement dit, si l’idée est de permettre à l’enfant de financer tout ou partie de l’achat de sa résidence principale avec le capital ainsi mis de côté, le plan épargne retraite (PER) apparaît paradoxalement comme une occasion à saisir offrant les mêmes avantages de diversification de supports d’investissement que l’assurance-vie.

Car, les fonds normalement inaccessibles jusqu’à la fin de la vie active du titulaire du plan peuvent faire l’objet d’un déblocage anticipé dans ce cas précis. Plus attractif encore, mais uniquement pour les parents cette fois : les sommes annuelles versées sur le PER de leur enfant mineur sont déductibles de leur propre revenu imposable.

4. Le plan épargne logement pour obtenir un crédit

Quant au plan épargne logement, il retrouve actuellement un intérêt du fait de la hausse des taux des crédits immobiliers qui devrait se poursuivre dans les années à venir. Ouvrir aujourd’hui un PEL à un enfant mineur, c’est en effet l’assurance qu’il bénéficiera, en cas de prêt immobilier, d’un taux de 2,20 %. Sauf que… la pertinence de ce placement dépend là encore de l’âge de l’enfant au jour de sa souscription. S’il est trop jeune, elle s’avère dans les faits très limitée.

La raison ? Au terme des quinze ans de durée de vie maximum du PEL, obtenir un emprunt ne sera peut-être pas dans les intentions de son titulaire, soit qu’il est encore mineur à ce moment-là, soit qu’il n’a pas encore de projet immobilier. Or, pour ce qui est de la rémunération, le jeu n’en vaut alors pas la chandelle avec un taux d’intérêt fixe de 1 % brut par an pour les plans ouverts en 2022 et ne le vaudra pas plus, quand bien même ce taux remonterait à 2 %, pour la génération 2023.

Source : Les Echos

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